mardi 27 novembre 2012

Olivier Toussaint, le paysage dans la photographie contemporaine



Hier, encore une fois, Olivier Toussaint nous a fait une présentation intéressante de la photographie contemporaine sous l'angle du paysage. 
Après nous avoir interrogé sur ce qui fait de la photographie, une oeuvre d'art, il a établi quelques jalons et repères de l'histoire de l'art. 
Baudelaire doutait pourtant du statut d'art  de la photographie
"L'humble servante des Sciences et des Arts" 1859
Puis il a évoqué le paysage américain avec le mouvement F64 jusqu'à la mission DATAR de 1983 chargeant 28 photographes contemporains d'enquêter sur tous les paysages de France. 
Il nous présenta au détour de quelques clichés, des travaux de photographes très contemporains comme Bernard Plossu, Thierry Girard ou encore Walter Niedermeyer.



Il a également évoqué la différence dans la démarche de l'art des photographes (qui représentent le réel) et la photographie des artistes qui utilisent la photographie comme une expression parmi d'autres.



Jean-Christophe Diedrich

jeudi 8 novembre 2012

Le paysage photographié, Pierre de Fenoÿl


La photographie a perdu, il y a déjà longtemps, un grand photographe, un grand paysagiste, Pierre de Fenoÿl est décédé en 1987 à l'âge de 42 ans d'une crise cardiaque.

St-Martin (Tarn), 1985, mission DATAR

Autodidacte, sa passion pour la photographie remonte à sa prime jeunesse.  Autodidacte, il fut appelé à jouer un rôle dans le monde de la photographie. Archiviste de Cartier Bresson, il est à bonne école. Il dirige ensuite le fonds d'images de l'agence Magnum. Il fonde en 1970 la première galerie dédiée exclusivement à la  photo à Paris. Commissaire sur l'exposition sur Brassaï et de bien d'autres par la suite, il est l'un des fondateurs de l'agence VU. En 1976, il est le premier directeur de la Fondation nationale de la photographie. Il va promouvoir les grands artistes de la photographie : Cartier Bresson, Lartigues, Boubat, Kertesz, Diane Arbus etc.
En 1980, il voyage à New York, en Toscane puis en Egypte. Il expose au Centre G Pompidou en 1984, L'Egypte de Pierre Fenoyl où il impose sa vision de ce pays pourtant photographié si souvent. 


Pierre de Fenoÿl
 "De même que l'écrivain est responsable de son écriture, les photographes sont responsables de ce qu'ils montrent; c'est pourquoi j'ai choisi depuis longtemps le paysage. prendre une photographie à la sauvette, prendre en flagrant délit, n'est plus possible aujourd'hui. Ce n'est pas un vol, la photographie, c'est un don. On ne prend pas, on reçoit. Je ne suis pas un artiste au sens plasticien du terme. Etre photographe, c'est matérialiser une intuition poétique de la réalité. C'est recevoir, apporter, un au-delà que l'on ne soupçonne que par la poésie.
Je bâtis un chronophotoroman. Il sera un seul et même livre, la recherche du temps présent et, une fois achevé, quel rêve de pouvoir le donner à différents écrivains, pour qu'ils écrivent différents romans d'une vie!
C'est avec cette conception que j'élabore des traces du temps vécu, comme des preuves en pensant aux autres. Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. Ce jeu avec le temps ne concerne pas tant mes contemporains que ceux qui verront ce temps disparu"



En 1984, il participe à la mission photographique de la DATAR. Cette dernière avait chargé un groupe de photographes reconnus de recenser les paysages français. Il publie alors une belle série de clichés sur le Sud-Ouest, là où il s'est installé en famille. 
Toujours en noir et blanc avec son  24x36 Leica, il reconstruit les paysages avec méticulosité : cadrage, lumière, il "kidnappe" l'insaisissable beauté des lieux....




 Un site lui rend hommage ainsi que des expositions un peu partout en France.


Jean-Christophe Diedrich