dimanche 21 février 2010

Les plages d'Agnès



Voici un film atypique qui a obtenu un César et une bonne critique quand il est sorti sur les écrans en 2008. Pourquoi atypique ? D'abord parce qu'il est inclassable : à mi-chemin entre le reportage, l'autobiographie, le récit....ensuite parce qu'il a été tourné par une vieille dame, dinosaure en voie d'extinction de la Nouvelle Vague. Cette petite femme est une grande cinéaste et la compagne d'un autre grand cinéaste, Jacques Demy (Demoiselle de Rochefort, les Parapluies de Cherbourg) : situation assez unique pour le souligner.


Alors que raconte ce film ? Agnès Varda nous raconte sa vie, tourne les pages de son album de famille. Mais une grande famille : ses enfants bien sûr, ses amis, Jacques Demy, les grands acteurs qu'elle a rencontrés mais aussi ses acteurs amateurs et occasionnels qui ont tourné dans ses films. On pense au film formidable Daguerréotype dans lequel Agnès Varda avait brossé le portrait plein d'humanité des gens de sa rue, la rue Daguère. Aussi, son autoportrait ne tourne jamais à l'hagiographie, l'autosatisfaction, Agnès Varda remet en scène sa vie, ses films, son oeuvre...s'interroge, retourne sur les lieux, rencontre, retrouve les gens qu'elle a croisés en 60 ans de cinéma.
Et puis, il y a la poésie, parfois un peu de grotesque dans les reconstitutions.... mais que j'aime à voir comme du surréalisme belge (ce qui expliquerait sa naissance à Bruxelles ?). Le film ne se prend pas au sérieux, Agnès multiplie les mises en abyme d'images de sa vie, confie, s'interroge, s'amuse de voir le temps qui passe et le temps passé. Raconte ses rencontres avec Jean Vilars ses premières photographies prises à Avignon, ses premiers films et surtout sa rencontre avec Jacques Demy et la lente disparition de son alter-ego.

L'affiche du film donne tout à fait le ton de l'œuvre: une petite vieille femme sur une chaise démesurément haute, sur une plage.



Agnès Varda est une cinéaste rare....et si originale.







Voir l'article des Cahiers du Cinéma

Sa biographie et filmographie

Un long extrait de l'un de ses premiers films : Cléo de 5 à 7





JC Diedrich


Aucun commentaire: