lundi 30 novembre 2009

Elephant


Bonsoir,

est-il nécessaire de multiplier les plans courts à l'infini pour donner du rythme à un film ?
Le cinéaste russe S. Eisenstein a laissé une marque impressionnante sur le cinéma à partir de séquences surchargées de plans, où l'oeil est littéralement assommé d'images en quelques secondes. De la belle propagande...



Mais il existe des cinéastes qui prennent leur temps, où les plans sont longs et lents. Le film Elephant (Gus Van Sant - 2003 - cf. photo) est symptomatique de ce cinéma. Le cinéaste nous laisse le temps, à nous spectateur, de regarder ce qui se passe, d'imaginer ce que les personnages pensent. Sur l'extrait suivant, la bande originale de Elephant :

Bonne soirée.

dimanche 29 novembre 2009

L'Hôtel Tassel






Architecture : Analyse d’un bâtiment





Carte d’identité :

- Hôtel Tassel
- 6, rue Paul-Émile Janson, Bruxelles, Belgique
- Date de construction : 1892-1893
- Architecte : Victor Horta, né à Gand en 1861 et mort à Bruxelles en 1947.
Chef de file incontesté des architectes Art Nouveau en Belgique.
Il fit ses études chez un architecte de décoration d’intérieur à Paris, où il étudie les bâtiments classiques et leurs matériaux.
En 1880, il retourne en Belgique, s’inscrit à l’Académie des Beaux Arts de Bruxelles, il en sortira avec une médaille d’or. Il participe à des concours publics, bâtit de petites constructions abritant des statues, des tombeaux, et d’autres petits bâtiments. Il fréquente les meneurs des changements sociaux de l’époque.
En 1892, il réalise l’hôtel Tassel, il est un des premiers architectes à faire de l’Art Nouveau, avec Guimard.
Il part en 1916 pour les Etats-Unis où il découvre de nouveaux matériaux de construction se détournant de l’Art Nouveau.
En 1927 il devient pour 4 ans le directeur de l’Académie des Beaux Arts à Bruxelles.

- Commanditaire : Émile Tassel, professeur de géométrie descriptive à l'Université
Libre de Bruxelles, passionné de photographie et de cinéma.



Description et analyse :

Plan :








Superficie : terrain de 7,79 m de largeur et de 29 m de profondeur, avec 20,8 m occupés par la maison.

L’intérieur
Avec l'hôtel Tassel, Horta rompt définitivement avec le plan traditionnel des maisons bruxelloises. La maison est en effet formée de deux corps parallèles, chacun sous toit en bâtière (à deux versants). Le corps de bâtiment à front de rue abrite les fonctions d'accueil et les pièces de travail, avec parloir au rez-de-chaussée, fumoir-laboratoire à l'entresol. Un demi-niveau surmonte généralement le rez-de-chaussée. Nous trouvons un bureau au 1er étage et une salle d'étude au 2ème ; le corps de logis arrière, plus profond, regroupe les fonctions domestiques et de l'intimité : les cuisines dans les caves hautes, le sous-sol est à demi enterré, surélevant le rez-de-chaussée, le salon-salle à manger au rez-de-chaussée est surélevé, il y a une grande chambre et une petite salle à manger au 1er étage et deux chambres au 2e.
Dans cette partie se trouve un escalier de service. L'espace entre les deux corps de bâtiment, de 5,30 m de long, s'articule en deux puits de lumière, éclairant respectivement la cage d'escalier, espace à l'intérieur duquel se développe un escalier principal et la serre, bâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. Les deux corps de bâtiments sont reliés aux trois niveaux par des paliers.




Les pièces sont distribuées symétriquement : à gauche de l'entrée, un vestiaire et une toilette; à droite, un petit parloir ; ces deux pièces s'ouvrent à la fois sur le petit hall d'entrée et sur le vestibule octogonal. Du parloir, on peut accéder directement à l'escalier qui conduit aux caves. Les parois du petit hall d'entrée sont recouvertes d'une imitation de marbre vert. Nous pouvons voir des vitraux de verre américain et de verre craquelé dans les tons vert et mauve. C’est un vestibule octogonal aux lambris (un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce). Le plafond est traversé d'un décor à motif d'épines, le sol est en mosaïque de marbre. Dans l'axe, sept marches en marbre conduisent au rez-de-chaussée surélevé qui occupe toute la partie postérieure de la maison.







Le palier est baigné de lumière, ouvrant à gauche vers une véranda. sous verrière inclinée, agrandi par un vaste miroir dilatant l'espace. À droite, escalier d'honneur s'arrêtant au 1er étage. Nous pouvons voir un grand décor mural, en dégradé de vert et d'orange, où figurent des arabesques. La composition ornementale mêle des éléments variés : végétaux, draperies, fruits, rubans, personnages, etc. et des végétaux stylisés. Ces motifs sont repris dans la ferronnerie. Il réside de nombreux éléments en fer (fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux), le sol est en mosaïque de marbre. Dans l'axe, le salon et la salle à manger se terminent en abside pentagonale : ils transparaissent complètement depuis le palier, plate-forme qui sépare deux volées d'escalier par des portes ou des fixes vitrés. À gauche de la salle à manger, nous remarquons un office avec monte-plats et, à droite, un escalier de service vers la cuisine. Au-dessus de la porte axiale, à l'intérieur du salon, nous pouvons observer une peinture à motif de chrysanthème. Le Plafond est en bois induisant un contraste fort avec les poutres métalliques apparentes exprimant la structure. Le parquet est en chêne de Hongrie.







Le fumoir est flanqué d'une salle de bain à gauche, avec WC, et d'un laboratoire à droite. Le. demi-niveau surmonte le rez-de-chaussée. Nous pouvons voir un grand vitrail représentant un paysage japonisant de bord de mer. Un luminaire électrique, en tiges souples en laiton terminées par des ampoules, émerge du départ de l'escalier. La volée supérieure de l'escalier est décorée d'une niche (renfoncement dans l’épaisseur d’un mur, qui reçoit parfois un élément décoratif).
L'escalier d'honneur aboutit au 1er étage. Côté rue, le bureau de Tassel. Côté jardin, se succèdent un petit salon accessible et une chambre à coucher avec bow-window : De l’anglais bow (arc dans le sens d’arqué, courbé) et window (fenêtre). Le bow-window apparaît avec l’Art nouveau. Il s’agit d’un élément en surplomb qui s’intègre par son plan cintré à la façade. Il se différencie de la logette, d’ordinaire de plan rectangulaire et qui paraît appliquée sur la façade. Le bow-window peut occuper plusieurs niveaux. à trois fenêtres, pièces réservées à la grand-mère d'Émile Tassel. Sur le côté de la chambre, nous trouvons un cabinet de toilette à deux portes, l'une vers la chambre, l'autre vers le couloir qui longe le petit salon et d'où part l'escalier vers l'étage supérieur où la division des pièces est quasiment semblable. Côté rue, une salle d'étude ; côté jardin une succession de deux chambres avec cabinet de toilette.



Façade
L'appareillage régulier de la façade alterne les lits de blocs de pierre blanche d'Euville et de Savonnières. La composition rigoureusement symétrique et complètement vitrée, trouve un juste équilibre entre les pleins des parties en pierre et le vide de la partie centrale des étages.
Le traitement de la façade arrière est très sobre.




Interprétation :

Horta construit l’Hôtel Tassel pour Emile Tassel, le programme de construction consiste en une habitation pour célibataire, vivant avec sa grand-mère, aimant recevoir ses amis et poursuivre chez lui ses travaux scientifiques.

Toutes les caractéristiques qu'Horta développera dans ses autres habitations se trouvent réunies dans cette oeuvre : emploi d'une structure en fer apparente, intégration du décor à la structure, fluidité de l'espace, ouverture des espaces à la lumière naturelle, création d'une serre au coeur de la maison. Véritable « maison-portrait », elle répond parfaitement au programme spécifique de son commanditaire. C'est également à l'hôtel Tassel qu'Horta expérimenta son système original de chauffage et de ventilation.


Style du bâtiment :
L’hôtel Tassel fait partie des œuvres d'architecture Art Nouveau novatrices les plus remarquables de la fin du XIXe siècle. La révolution stylistique qu'illustrent ces œuvres se caractérise par le plan ouvert, la diffusion de la lumière et la brillante intégration des lignes courbes de la décoration à la structure du bâtiment.

Le devenir du bâtiment :
Une fois la maison terminée, en 1894, Horta travailla encore quelques années pour Tassel à des projets de mobilier. Quelques petits changements furent également apportés à la demeure
(décoration, chauffage), sans doute à la demande de Tassel. Après avoir été un temps occupé par la maison de couture Norine, l'hôtel Tassel fut, en 1956, divisé en petits logements, transformation faite au mépris de la conception initiale. L'hôtel est classé comme monument dans son entièreté par l'arrêté royal du 18.11.1976. En 1976, l'architecte Jean Delhaye acheta le bien avec l'intention de lui restituer sa splendeur initiale et entama la restauration en 1982.


En 2000, l’Hôtel Tassel fut proclamée patrimoine mondial par l'Unesco sur la base de
3 critères :

Critère (i) : Les Habitations de Ville de Victor Horta à Bruxelles sont des œuvres du génie créateur représentant l'expression la plus aboutie de l'influence du style Art Nouveau dans l'art et l'architecture.

Critère (ii) : L'apparition de l'Art Nouveau à la fin du XIXe siècle, qui marqua une étape décisive dans l'évolution de l'architecture, annonce les changements futurs. Les habitations de Victor Horta à Bruxelles sont le témoignage exceptionnel de cette approche radicalement nouvelle.


Critère (iv) : Les Habitations de Ville de Victor Horta sont des exemples exceptionnels de l'architecture Art Nouveau illustrant brillamment la transition du XIXe au XXe siècle en matière d'art, de pensée et de société.

Sabine Governo & Apolline Fabbian, TS4.

jeudi 26 novembre 2009

Conférence d'un photographe : Olivier Toussaint

(Cliché pris sur le vif...un instant décisif de la conférence...)



Hier après-midi, nous avions la chance de recevoir un photographe qui nous a donné une belle conférence sur la photographie contemporaine (et l'art contemporain). Modernisme, Post-modernisme, l'aura, le ready made, l'art contemporain n'ont désormais plus de secret pour nous.
En dehors de ces nombreuses et utiles mise au point, Olivier nous a montré les travaux d'une série de photographes contemporains en tentant une classification (toujours difficile).
Enfin, à la fin de sa conférence, il nous a montré (avec trop de modestie) ses travaux.


Photo extraite des chemins de l'Ubaye, Olivier Toussaint


Pour aller plus loin :

Le site d'Olivier Toussaint
Une sélection de photos d'Andreas Gursky , de Pierre et Gilles , de Bernd et Hilla Becher
Une sélection de photos sur les sites d'Yves Trémori , de William Wegmann ou de Cindy Sherman

Andréas Gursky, 99 cents


JC Diedrich

mercredi 25 novembre 2009

Monet, La Pie


2e analyse de la Pie ! Quel succès !

Analyse d’une œuvre d’art


1) Présentation de l’œuvre

.Titre de l’œuvre : La Pie

.Auteur : Claude Monet est né le 14 novembre 1840 .Il grandit en Normandie , dans le Havre. Il sert dans l’armée en Algérie en 1861 , sort de l’armée et prend des cours d’art poussé par sa tante mais il n’aime pas les styles traditionnels qui lui sont enseignés .En 1862 , il étudie avec Charles Glères , il y rencontre Renoir et fonde le mouvement impressionniste .Il se marie avec Camille Doncieux qui lui servira de modèle notamment dans « femmes au jardin »celle-ci décède le 5 septembre 1879 et se remarie avec sa maîtresse Alice Hoschede.Il aimait peindre la nature contrôlée : son propre jardin , ses nymphéas ,son étang ,Etc. A la fin de sa vie Monet souffrait d’une cataracte qui altéra notablement sa vue .La maladie évoluant elle eu un impact croissant sur ses derniers tableaux. Il décède le 5 novembre 1926 et est enterré à l’église de Giverny.

.Date de réalisation :1869

.Type de l’œuvre : Tableau

.Support :huile sur toile

.Dimensions :89*130cm

.Lieu de conservation : Musée d'Orsay, Paris

Genre : scène d’extérieur paysage, tableau impressionniste

Contexte historique : Il crée son œuvre « La Pie » sous le second empire , période ou l’art officiel en France est l’académisme qui fixe des règles très précises et limite et même empêche le peintre de s’exprimer .Les œuvres impressionnistes de Monet sont alors critiqués et souvent refusés au « Salon ».On peut ajouter que Monet peint cette toile dans une période difficile de sa vie ; suite à une tentative de suicide.

2) Analyse technique de l’œuvre :


Description de l’œuvre : La pie, élément discret presque invisible est située sur une barrière de bois rudimentaire , celle-ci se prolonge sur toute la longueur du tableau et sépare le tableau en 2 parties : En arrière plan des maisons cachées par une rangée d’arbres nus recouverts eux-mêmes de neige , et au premier plan une grande étendue de neige ou les ombres de l’arrière plan se reflètent sur le sol. La neige recouvre entièrement la toile ; Il s’agit donc d’un paysage hivernal .La pie est le seul être animé de la toile,c’est un élément de très petites proportions et pourtant fondamental de la figuration.

La composition :.L'oiseau posé sur la barrière à gauche est un point de passage entre l'avant et l'arrière. Cette pie posée sur la ligne de l’horizon divise la toile pratiquement en 2 parties égales .Cette séparation fait se confronter les éléments du second plan reflétés sur le sol enneigé .
Sur cette sorte de barrière , la pie semble regarder la barrière en bois qui fait office de muret et sépare ,comme précédemment dit, le tableau en 2 parties égales : au premier plan un champ de neige et à l’arrière plan des batiments à larges toitures couvertes d’une neige bleutée sous un ciel blanc teinté de gris bleu. La pie et son ombre permettent de relever une certaine symétrie dans la construction du tableau entre sa partie supérieure et les ombres de la partie inférieure .(l’axe de symétrie est la ligne horizontale bleue).
Le tableau est composé de bandes horizontales caractérisés par les bandes dans le ciel les toits des maisons , la barrière en bois et les ombres .Cette horizontalité vient se confronter à la verticale des arbres et des sortes de piquets.




La technique utilisée et le dessin :Il s’agit d’une peinture à l’acrylique .Ce travail à l’acrylique rend moins les fondus que le travail à l’huile mais lui a permis cette superposition des différentes touches de nuances , les contours sont alors moins précis et plus flous .


Les couleurs : A première vue on pourrait croire que ce tableau est un monochrome blanc .Cependant si l’on observe bien la peinture , le blanc est moins « marqué » et la couleur en quelque sorte éclate . Monet empreinte une gamme de couleur réduite ce sont principalement des couleurs pâles, il joue sur la diversité des blancs en ajoutant des touches de bleu , de marron et de noir .On peut noter un contraste entre le chaud et le froid ; en effet le haut du tableau est composé de couleurs chaudes qui sont dans le ton jaune à l’opposé du bas avec des couleurs plus froides comme le noir ou le gris .Il superpose les nuances par petites touches juxtaposées.(virgules au premier plan , minces tirets dans le ciel)

La lumière : La lumière est une lumière naturelle provenant du soleil . Les ombres au sol sont des repères qui permettent de comprendre que les rayons viennent de la gauche du tableau. On peut ajouter que le soleil est bas dans l’horizon .




3)Interprétation de l’œuvre :


Monet vint à un thème qui lui était cher, et qui allait l'inspirer à de multiples reprises au fil des ans : celui des paysages enneigés. Convaincu que les paysages devaient être peints d'après nature, il travaillait en plein air par tous les temps .Il restitue les formes et l’espace par la lumière et la couleur .. En choisissant un paysage hivernal, Monet cherche à représenter les effets fugitifs de la nature c'est à dire à un instant précis et par conséquent de transmettre les sensations qu’il a perçu de ce paysage. Il saisit l’instant sans le figer , ainsi il veut mettre en avant le mouvement de la lumière , le jeu entre ombre et lumière .
Dans une période ou la France est touchée par une révolution industrielle la société est bouleversée, les villes se transforment , et les personnes délaissent les campagnes pour migrer en ville .Ici Monet met en évidence la différence entre la beauté des paysages de la campagne contre l’obscurité des villes et de la vie industrielle.
La représentation de ce coin de campagne de la région d'Étretat,donne à voir des tons clairs et lumineux très inhabituels, ce qu'a souligné le critique Félix Fénéon : «Le public accoutumé aux sauces bitumeuses que cuisinent les maîtres coq des écoles et des académies, la peinture claire l'estomaquait. La nouveauté et l'audace de Monet, plus préoccupé de perception que de description, explique le refus de la toile par le jury du Salon de 1869. Avec cette toile, peinte cinq ans avant la naissance officielle de l’impressionnisme, Monet apparaît bien comme le chef de file du mouvement .Ce tableau est un tableau d’avant-garde qui innove sur le jeu d’ombre et de lumière, et qui accentue l’effet fugitif de l’instant.
Pour conclure : L’œuvre de Monet n’est pas remarquable par son sujet mais par la manière dont le tableau est composé Monet restitue l’espace et les formes par la lumière et la couleur .La peinture en plein air , ici à Etretat, lui permet de réaliser une unité parfaite entre le motif principal et le fond . « La Pie » est une variation autour de la gamme des nuances des blancs avec des jeux de lumière, des ombres . Cette peinture dégage une certaine quiétude et donne un effet de sérénité .


YAHI Lilla



Sources :
- Le site très intéressant avec des nombreuses analyses, dont la Pie !
http://www.peintre-analyse.com/pie.htm
- Le site d'Orsay
http://www.musee-orsay.fr/
- L'autre analyse sur le même blog

mardi 24 novembre 2009

l'étoile d'Edgar Degas


L’Etoile, un nom faisant référence à la rêverie pour certains et à une boîte de nuit branchée pour d’autres. Pour Edgar Degas, l’Etoile est un ballet, un ballet qui se danse seule au milieu de la piste, avec pour seuls partenaires la grâce et la séduction du publique.


I/Présentation de l’œuvre

Titre : L'étoile (ou La danseuse sur scène).
Dimensions : 44 x 60 cm.
Peintre : Edgar Degas (Hilaire Germain Edgar de Gas), peintre impressionniste et sculpteur, né en 1834 et mort en 1917, fera ses études à l’Ecole des Beaux-arts
Type de peinture : Huile sur toile.
Année : 1876
Mouvement : Impressionniste
Exposition : Musée d’Orsay, Paris.

La petite histoire :


L’artiste était très intéressé par les danseuses, en tant que professionnelles, surtout au moment de leurs exercices, de leurs répétitions ou encore pendant qu’elles attendaient. C’est pour cela que cette toile est différente des autres.

II/Analyse technique de l’œuvre

Description : Placée au centre, seule, une danseuse est entourée par ses spectateurs. Dans le publique, disposé en cercle et debout, on distingue un homme et un petit groupe de danseuses le reste demeure très abstrait.


La composition : Au premier plan vient la soliste, puis autour d’elle se dessine un cercle vide et enfin un deuxième cercle représenté par le publique.


Les couleurs : Elles sont plutôt chaudes, sombres, où les touches d’ocre sont très présentes. Vêtue de blanc, la danseuse se démarque des autres par sa couleur, en effet, le publique a été peint avec un rouge orangé où seul un homme en noir et quelques danseuses d’un blanc moins prononcé que la soliste sont plus visibles.


Technique utilisée : Peinture à l’huile, un flou permanent qui est l’une des caractéristiques de l’Impressionnisme. L’unique personnage où un certain détail reste présent reste la ballerine.

La lumière : Elle provient du bas gauche du tableau et se reflète principalement sur la valseuse. Les seules zones d’ombre se trouvent au niveau des spectateurs, derrière la danseuse.


III/Interprétation de l’œuvre

Degas avait pour habitude de peindre les danseuses en dehors de leurs spectacles. Sur cette toile, on peut penser que l’artiste a voulu immortaliser un moment unique. La danseuse ici présente nous offre une arabesque où son équilibre est parfait. Sa grâce et sa technique sont perceptibles dès lors que notre regard se pose sur elle et le vide laissé autour d’elle doit être la conséquence d’une constante évolution de sa représentation. Etant donné la posture du publique que nous avons évoqué auparavant, le spectacle s’est peut être déroulé à l’improviste. La position circulaire de celui-ci montre que tout tourne autour du ballet. La danseuse représente un objet de divertissement, de fascination, de mystère.



Sophia Benferat



lundi 23 novembre 2009

METRO ET ART NOUVEAU

Pour faciliter les transports urbains, les capitales européennes se dotent de transports en commun métropolitains dans la 2e moitié du XIX s siècle-début XXe siècle.
A Paris, la ville et l’état lancent la construction d’une ligne de métro (à traction électrique) en 1898. Elle entre en fonction lors de l’Exposition Universelle de 1900 et va de Porte de Vincennes à la Porte Maillot.
La Compagnie du chemin de fer métropolitain organise un concours pour aménager les entrées de métro en 1899, mais aucun projet ne retient l’attention du conseil d’administration.

C’est alors que le président de la Compagnie, Adrien Bénard, propose de confier cette réalisation à Hector Guimard, connu pour certains immeubles dont le Castel Béranger. Après certaines difficultés financières, la Compagnie accepte d’installer les créations de l’architecte de 1903 à 1913.
Hector Guimard


Hector Guimard, qui se dit « architecte d’art » crée 3 types d’entrées de métro respectant le cahier des charges de la compagnie. En 1904 , dans la revue « L’art décoratif », il résume sa démarche architecturale en trois mots « logique, harmonie et sentiment ».
Le modèle de l’édicule (mot apparu à cette époque pour désigner une petite construction de l’espace public, on parlerait aujourd’hui de mobilier urbain) est couvert d’une marquise et peut être ouvert ou fermé sur les côtés : on peut encore en voir place des Abbesses ou place Dauphine ainsi que rue Ste Opportune. Les murs sont en lave d’Auvergne et les montants, les balustrades en fonte. Le décor est typiquement Art Nouveau, avec les formes arrondies, rappelant le monde végétal. Certaines de ces entrées sont qualifiées de « libellules ».





















Entrée de métro, place Dauphine Entrée de métro, place Ste Opportune



Sur la place de la Bastille et celle de l’étoile, Guimard aménage des gares. Ces pavillons disposent d’une salle d’attente et d’un guichet. L’entrée a une forme d’arc en fer à cheval, courant dans les bâtiments de l’école de Nancy, et elle est surmontée d’une verrière. Cette forme est sensée rappeler la voûte du métropolitain. On peut noter l’influence de l art japonais, très en vogue à cette époque. On surnomme d’ailleurs ces gares « les pavillons chinois ».

Carte postale représentant la gare de la Bastille, au début du siècle



Mais les entrées les plus courantes du métropolitain sont composées d’un panneau indicateur, de balustrades et de deux lampadaires rappelant un brin de muguet. Ces édifices sont préfabriqués et peuvent être refaits à la demande, modulés selon les stations ce qui est très novateur à l’époque.




















L’installation de ces édicules a provoqué un certain nombre de critiques, en particulier au sujet de celui de la place de l’opéra.
Ainsi le 8 octobre 1904, la revue La Construction moderne évoque les critiques et les arguments de l’architecte « le Matin, sans trop s’avancer, constate que , d’après les uns, la balustrade (…) s’harmonise mal avec le style de notre Académie de musique(…) d’autres expriment de terribles craintes : la balustrade actuelle , n’ayant pas la hauteur d’une balustrade, leur paraît insuffisante pour protéger les manifestants, qui poussés par la cohue, pourraient être précipités dans l’abîme souterrain (…) M Guimard qui, intervenant dans ce subtil débat sur l’harmonie qui semble tant préoccuper les journaux , a fait une déclaration très sensée : Est-ce qu’on devra dorénavant harmoniser la gare du Père-La-Chaise avec le Père-La-Chaise ? Harmoniser celle de la morgue avec la morgue ?(…) »

Actuellement, il ne reste plus de gares : celle de l’Etoile est détruite dès 1925 et celle de la Bastille en 1962.
Par contre les autres édicules sont restaurés ou recréés à l’identique grâce aux photos de l’époque et aux moules que la RATP a conservé .

Vous pouvez aussi avoir la surprise de découvrir certaines bouches de métro de style Guimard à travers le monde, offertes par la RATP, comme à Lisbonne, Montréal ou Mexico.




Gare de Karlsplatz à Vienne

A la même époque Vienne s’est elle aussi dotée de gares de métropolitain Art Nouveau. L’architecte Otto Wagner qui a fondé le Secessionstil avec Gustav Klimt est chargé de les aménager en 1899. La gare de Karlsplatz a été préservée, elle est composée de deux pavillons, réalisés en panneaux préfabriqués à motifs floraux.


Mais diraient les critiques s’élevant contre Guimard en voyant l’entrée du métro place Colette, devant la Comédie Française à Paris ?

En effet, l’œuvre de JM Othoniel, le Kiosque des noctambules, créé à l’occasion du centenaire du métro, a de quoi surprendre !
Deux coupoles symbolisant le jour et la nuit, composées de 800 perles de verre de Murano, colorées, tenues par une structure en aluminium surprennent associant l’art forain, assez« kitch » et le décor classique du XVIIe s de la place.





















dimanche 22 novembre 2009

François et Jean-Pierre

Bonsoir,
Bientôt en classe, nous étudierons Les 400 coups de François Truffaut. J'avoue que j'ai une tendresse particulière pour ce film. Le réalisateur interdira à ce jeune acteur de sourire pendant toute la durée du film. Et ce dernier est quasiment présent sur tous les plans.

Vous allez donc découvrir un tout jeune acteur qui deviendra l'égérie de deux cinéastes de la Nouvelle Vague (François Truffaut et Jean-Luc Godard). Cet acteur se nomme Jean-Pierre Léaud.

Ainsi François Truffaut le fait débuter dans Les 400 coups et va créer un personnage récurrent nommé Antoine Doisnel (photo). Ce dernier grandira dans les films du premier, tombera amoureux à de nombreuses reprises, exercera plusieurs métiers, quittera l'armée, etc. François Truffaut et Jean-Pierre Léaud resteront amis très longtemps. Les biographes de Truffaut oseront même rapprocher les deux personnages, comme si Truffaut s'était trouvé un double (à l'image). Dans l'extrait suivant, Truffaut interroge Léaud au moment du casting pour le film.

Bonne soirée.

mercredi 11 novembre 2009

Champ de blé aux corbeaux.


1) Présentation de l'oeuvre :

Titre : Champs de blé aux corbeaux

Auteur : Vincent Van Gogh

Biographie :

Peintre néerlandais, né à Groot-Zundert le 30 mars 1853 ; fils d'un pasteur protestant, il fut baigné dès son plus jeune âge dans le monde religieux. Il débute des études de théologie puis choisit finalement de se consacrer à la peinture. Artiste non reconnu et incompris de son vivant, Van Gogh est l’un des grands peintres du 19ème siècle. A partir de 1869, Van Gogh devint commis, Ses premières œuvres sont sombres elles expriment la pauvreté et la misère des mineurs à laquelle il est très attaché. En 1886, il s'installa à Paris et vécut avec son frère Théo qui dirigeait une petite galerie de tableaux. Il fit rapidement connaissance des jeunes peintres qui animaient les mouvements artistiques les plus innovants, influencé par l'œuvre des impressionnistes .En février 1888, il quitta Paris pour le Sud de la France où il peint des paysages et des scènes de la vie méridionale. L'artiste, installé à Arles, persuada Paul Gauguin, qu'il avait rencontré à Paris, de le rejoindre. Après moins de deux mois de travail commun, leur relation se dégrada et s'acheva par une dispute célèbre au cours de laquelle il menaça Gauguin avec un rasoir. Cette même nuit, il se trancha une oreille. Quelques mois plus tard, il décide d'entrer de plein gré à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence où il peignit avec acharnement. C'est d'ailleurs de cette période que date un grand nombre de ses chef-d’œuvres. En mai 1890, l'artiste quitta le Midi et rejoignit son frère Théo à Paris. Quelques temps après, le 27 juillet 1890, il se tira un coup de revolver et décéda deux jours plus tard à Auvers-sur-Oise dans les bras de son frère.

Date de réalisation : Juillet 1890 à Auvers

Type de l’œuvre : Tableau huile sur toile

Dimensions : 50,5 x 100,5 cm

Lieu de conservation : Amsterdam Rijksmuseum Vincent Van Gogh

Genre : Paysage

Contexte historique :

Cette œuvre est née durant la 3ème république, après le Salon des refusés, et 9 ans après que l’école primaire ait été rendue obligatoire et gratuite, et juste avant la création du parti socialiste (1905). Une amélioration des conditions de vie est aussi à constater. Avec la croissance économique, une hausse de l’hygiène un recul de l’analphabétisme (…) le pays s’est socialement développé.

Ce tableau est l'une des dernières oeuvre réalisés par Van Gogh, avant sa fin tragique on retrouve des références à ce tableau dans ses dernières lettres à Théo.

2) Analyse technique de l'oeuvre :

Description :

Ce tableau représente un paysage rural, un champ de blé de Auvers, ainsi que trois chemins de terre et d'herbe pour traverser ce dernier. Le ciel de ce tableau est très sombre il est ainsi difficile de juger si la scène se déroule durant la nuit. Il y a de nombreux corbeaux dessinés d'un simple coup de pinceau noir, d’une façon rapide et très schématique. Ainsi, ils se confondent quasiment avec le noir du ciel. Cette peinture ne représente pas de présence humaine seul la nature et les oiseaux figurent sur la toile.

Composition :

Il y a une ligne horizontale qui coupe le tableau en deux plans, le premier comportant les champs et les sentiers et le second : le ciel et les corbeaux. Ainsi qu’une ligne verticale qui divise le tableau en deux parties à peu près symétriques. Cette ligne traverse le chemin de terre situé au centre de la peinture, et sépare en deux les terres agricoles.



Il y a également des lignes diagonales qui traversent les chemins de terres et une ligne qui correspond à l’envol des corbeaux. Ces lignes montrent la perspective des trajectoires et les mouvements du tableau et créent également un effet de profondeur à la toile grâce aux axes tracés par les sentiers de terre à travers les champs.



La technique utilisée:

L’artiste pour cette oeuvre comme pour un bon nombre de ses tableaux a utilisé la peinture à l'huile. On pourrait croire qu’il a utilisé une spatule, ou un couteau, un outil comprenant une lame pour étaler la peinture.

Le dessin :

Les traits sont épais et imprécis, presque délirants. Les couches semblent désordonnées, elles sont détachées et superposées. Il y a des marques distinctes, sur les bords la peinture semble étalée avec énergie. On pourrait comparer ce geste à des coups de couteau.

Les couleurs : Les couleurs utilisés sont les couleurs chaudes comme le jaune électrique la couleur terre et le vert au premier plan, mais aussi des couleurs froides pour le ciel en arrière plan le peintre a utilisé du bleu nuit et quelques touches de bleu plus clair, se rapprochant du bleu ciel ou pastel. Les couleurs, qui ne sont jamais mélangées, sont très contrastées et créent une violente rupture entre les différents éléments. Enfin de légères touches de noir pour représenter les corbeaux. Ces couleurs sont étalées par de larges touches plutôt écartées.

La lumière:

Dans ce paysage, les sources de lumière sont inexistantes, le champs ne renvoie aucun ensoleillement ce qui s’explique par la couleur et les tons sombres du ciel.

3)Interprétation :

Intentions de l’artiste :

Van Gogh peint le paysage avec un ciel sombre et il fait régner une atmosphère angoissante due à la présence des corbeaux. Ces derniers sont un présage funeste, comme dramatique, ils annoncent un destin auquel on ne peut échapper. Le paysage réel est comme déformé par la vision intérieure du peintre, qui est en détresse et au bord de la névrose, il exprime nerveusement son mal de vivre dans la toile. Cela se confirme quand on sait que cette toile et la dernière peinte pas l’artiste et que c’est au bord de ce même champ que celui-ci se donnera la mort.

Contextualisation :

Nous pouvons affirmer que Van Gogh n’est pas vraiment dans les clous de l’impressionnisme, il se démarque sur plusieurs points. Tout d’abord, ce tableau est principalement sombre, les couleurs sont vives mais ne sont pas gaies et claires. Nous ne voyons aucune modernité, pas de machines agricoles, pas de bâtiment au loin… Enfin, l’artiste « pose » les couleurs sur la toile sans vraiment les mélanger, bien que les formes soient floues, il n’y a aucune gradation de tons ou de couleurs comme chez les impressionnistes.

Portée de l’œuvre :

Cependant cette caractéristique des marques distinctes sera largement reprise dans la peinture du 20eme siècle notamment dans l’expressionnisme.

Cette œuvre est innovante car elle peut être considérée comme une avant-garde au courant expressionniste. Van Gogh va beaucoup influencer les artistes qui suivront comme par exemple Picasso ou encore Matisse.

mardi 10 novembre 2009

The dirt , The junk , The weird

Pour rompre avec la monotonie de ce flux de tableaux impressionnistes voici quelques oeuvres et des artistes très différents qui ont en commun leur modernité et originalité.



Un art urbain, éphémère, écolo-militant, c'est que nous propose Alexandre Orion dans son œuvre Ossario un " reverse graffiti ". Commencé le 13 juin 2006 Alexandre nettoya le mur sale a cause de gaz d'échappement d'un tunnel a São Paulo sur 160 metres pendant plusieurs nuits mais de manière bien spécifique, il "taguait" des cranes humains pour un message fort et clair. La municipalité intervient quelques nuits plus tard et commence a nettoyé le mur, ahh au moins il sera proche .. Et bien même pas elle s'arrêta de nettoyer a la fin de la fresque ( censure ?..). Ne se laissant pas démonter Alexandre reprit une nouvelle fresque en Aout sur 120 avant que le municipalité ainsi que la police vienne l'empecher de continuer son nettoyage artistique du mur en nettoyant cette fois, enfin l'integralité du tunnel.. qui retrouva sa couleur noir gaz CO quatre mois plus tard.



La vidéo (Que j'espère pouvoir proposé sans devoir aller sur un lien des que j'aurai résolu le problème du format)


Deuxieme exemple ecolo dans le sens ou fait avec des ordures et une source lumineuse, le travail de Tim Noble et Sue Webster deux artistes basés en Angleterre. En voici un bel exemple

Dirty White Trash (With Gulls)

Aller un deuxieme mais c'est bien parceque j'ai rien d'autre a f.. euh c'est bien parceque c'est vous !


Aller une dernière ne soyons pas radins


Pour terminer cet article je vais vous parler d'un OVNI dans le monde des arts le seul peintre taggeur qui part en Afrique: au Congo parce qu'il a entendu dire que des dinosaures y vivaient encore, peint avec son sang mais n'aime pas le résultat parce que le sang sec a la couleur de la " merde", celui qui dessine sa nourriture lors de son séjour en prison au Japon pour une obscure raison ( il nous dit s’être fait prendre en train de se masturber dans un jardin public un jour, qu'il a tabassé un flic un autre.. ) j'ai nommé l'électron libre David Choe.

Ce nom ne vous dit rien ? Et pourtant le design de grandes pub(addidas par exemple), le décors mural de la chambre de Juno dans le film éponyme, les baleine sur les murs de Los Angeles ainsi de que nombreuse pochette de cd ( ainsi qu'une collaboration avec Hustler ( comme ca moi aussi je parle de femmes a poil dans les arts ))
c'est lui !

N'ayant pas pu retrouver son passage dans tracks en français ( je vais a mon grand regret ne mettre qu'une photo de l'individu afin que vous puissiez voir sa tete. Les anglophones, même quelque mots, aller donc voir des vidéos de lui sur les plateformes de streamings ca vaut le détour et histoire de faire mon chiant je mets quand même un lien mais en allemand sur ce reportage de tracks pas mal intéressant David Choe )


|| LES RABOTEURS DE PARQUETS DE GUSTAVE CAILLEBOTTE ||



I) Présentation de œuvre

  • Titre: Les raboteurs de parquets
  • Auteur: Gustave Caillebotte
  • Réalisation: 1875
  • Type de œuvre tableau
  • Support: Huile sur toile
  • Dimension: 102 x 146,5 cm
  • Conservation: Musée d'Orsay, Paris (don en 1894)
    Genre: scène de genre ( vie quotidienne )



.Lumière sur...


Gustave Caillebotte est un peintre, collectionneur et mécène français né à Paris le 19 août 1848 et mort à Gennevilliers le 21 février 1894, à l'âge de 45 ans.Après avoir commencé des études de droit, il entre dans l'atelier du peintre académique Léon Bonnat. En 1873, il réussit l'examen d'entrée de l'Ecole des Beaux-arts. Issu d'une famille d'industriels, il hérite à la mort de son père, en 1874 d'une fortune suffisamment conséquente pour pouvoir se consacrer à sa passion : la peinture. Il s'en sert aussi pour devenir le mécène de ses amis peintres, parmi lesquels Renoir et Degas. Il finance aussi l'organisation d'expositions impressionnistes.
En 1875, son tableau : " Les Raboteurs de Parquet " est refusé au Salon. Les années suivantes, il exposera au cours de différentes expositions impressionnistes.
A partir de 1876, il commence à collectionner les peintures de ses amis peintres, et se montre très généreux sur les prix auxquels il acquiert ses œuvres Il entre ainsi par exemple en possession du Bal du Moulin de la Galette de Renoir.

Après sa mort, l'Académie des Beaux Arts protesta contre l'entrée de ces tableaux au musée du Luxembourg, en qualifiant cela d' "offense à la dignité de notre école".
Longtemps plus reconnu comme mécène que comme peintre d'importance, Gustave Caillebotte a été redécouvert dans les années 1970. Certaines de ses œuvres se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Très connu aux Etats-Unis, il a fait l'objet d'expositions montées à Houston et Brooklyn en 1976, et au Grand Palais à Paris fin 1994.



.Contexte:


A partir de 1875, après la défaite de Sedan et la chute du Second empire, apparaît la IIIe République. Mais elle n'est réellement considérée qu'en 1875, après une lutte entre monarchistes, bonapartistes et républicains. C'est alors une période de grande rénovation pour la ville de Paris. En effet, c'est là qu'apparaissent les fameux boulevards Haussmanniens symbole de la volonté de modernisation de l'époque. Cette modification architecturales va profondément modifier le tissu social. Les ouvriers sont dès lors repoussés à la périphérie de Paris, loin des quartiers bourgeois. C'est donc une période connue pour sa volonté de changement, tant social que culturel, ainsi que ses nombreux progrès, tout en sachant qu'elle traverse la Révolution industrielle.

 

II) Analyse technique de œuvre



.Description de œuvre

La scène se passe dans un grand appartement de Paris. Trois hommes s'affairent à raboter le parquet, comme le suggère le titre du tableau lui-même. Le dos nus, ils sont agenouillés de façon à ce que l'on ne distingue que partiellement leurs visages. On remarque tout de suite que l'un d'eux est isolé sur la gauche, contrairement aux autres, il est disposé parallèlement à l'arrière plan. Ces coéquipiers, plus en avant lui tournent le dos et semblent discuter entre eux. La séparation est d'autant plus suscitée par le rayon lumineux qui provient de la porte fenêtre du balcon, à l'arrière plan, qui ouvre sur la rue. Outre les ouvriers, l'artiste accorde beaucoup d'importance aux outils utilisés. En effet, sont éparpillés sur le parquet un marteau, une lime, des sacs à outils et une bouteille de vin avec son verre rempli. De plus les ouvriers utilisent des rabots bien visibles, parmi les copeaux jonchant le sol.



.La composition:


Comme on le voit sur le schéma , la perspective du tableau (trait jaune) se limite a une seule pièce, en reprenant les rainures du parquet déjà dessinées. Ainsi, nous distinguons clairement le travail déjà fait de celui en cours et enfin de la partie restant à faire. On remarque l'alignement des deux hommes de droite par rapport à ces lignes de fuites. Elles sont coupées par les gravures rectilignes du mur de l'arrière plan qui suscite un effet de profondeur ( lame du parquet, angle de la pièce ). Les personnages constitueraient les points de forces de œuvre En ce qui concerne les différents plans du tableaux, on peut constater que les deux raboteurs de droites s'inscrivent dans le premier plan, alors que le dernier est volontairement exclu, au deuxième plan, à l'extrémité gauche de la toile. Enfin, le dernier plan nous donne à voir le fond de la pièce, et son balconnet, qui nous laisse apercevoir la rue et ses bâtiments haussmanniens. Le peintre laisse un espace vide au centre de œuvre accentué par la lumière, qui souligne la séparation flagrante des ouvriers.



.La technique utilisée et dessin:



Il utilise la peinture à l'huile pour arriver à un résultat très précis, avec des couleurs plus prononcées. Ainsi il peut donner un effet de lumière par le jeu des ombres et des reflets, et un effet ciré, qui n'est pas possible avec par exemple de l'aquarelle. Le dessin quant à lui, caractéristique de l'impressionnisme se veut très réaliste de par sa netteté des traits, donnant presque un impression de photographie. Il permet une observation pointue des moindres détails du tableau, tel que la musculature des ouvriers, les ferronneries du balcon, ou encore l'alliance que porte celui du milieu.


.Couleurs et lumière:


Ce qui prime dans cette œuvre c'est la lumière, et son utilisation grâce à une palette froide, terne et sombre, aux tons neutres et sévères. En effet on peut constater l'importance de la lumière dans le tableau par le faisceau lumineux provenant de l'extérieur, (voir schéma lignes rouges ) qui traverse distinctement la pièce. D'autre part, l'artiste utilise en parallèle des touches de couleurs chaudes (ocre, marron...) qui contrastent ensuite avec des couleurs plus sombres comme le gris et le noir. On peut supposer la présence d'un glacis, qui donne une brillance et une profondeur aux tons du tableau. La peinture est déposée par petites touches fines et continues qui se rajoutent au réalisme de la toile.


III) Interprétation de œuvre


En donnant un aspect de profondeur, l'artiste offre au spectateur un point de vue dominant sur la scène. Son regard est attiré par la forte luminosité qui se reflète sur les corps nus des trois hommes. Ils ont chauds, ont ôté leurs chemises pour travailler ce qui suggère la dureté de leur travail et l'effort que cela leur demande. La présence de la bouteille de vin accentue leur besoin de se désaltérer. Caillebotte a voulu représenté un sujet réel, mettant en avant le classe prolétarienne plutôt que l'aristocratie, ce qui lui valut de vives critiques étant donné le côté novateur de œuvre. Il met sur le devant de la scène de simples menuisiers, spécialisés dans la pose et l'entretien de parquet, d'habitude laissés dans l'ombre, dénigrés, comme le suscite leur placement dans le tableau, soit au bord du champ de lumière. Cela laisse penser que l'artiste leur offre la possibilité de sortir de cet anonymat, d'obtenir la reconnaissance qu'il leur est dû, face à l'ingratitude qu'on porte à leur métier, tout comme à leur classe.

On reconnaît ici l'aspect impressionniste de œuvre de par son thème dénonciateur d'une réalité dérangeante, mais aussi par l'importance de la luminosité et du rendu du mouvement qui sont caractéristiques du courant impressionniste On peut imaginer que l'apparition de la photographie, en 1839, a influencé les choix de l'artiste, en ce qui concerne la mise en scène et l'effet de réel de œuvre De plus, il dépeint ici un appartement bourgeois des rues Haussmanniennes qui à l'époque, révèle urbanisation qui flotte sur la ville de Paris, sujet qui tient à cœur a Caillebotte.

Bien que "Les raboteurs de parquet" soit l'œuvre la plus significative de Caillebotte, elle n'en est pas moins désapprouvée par les contemporains qui la jugent trop réaliste, bourgeoise et anti-artistique en raison de sa "transparence". Caillebotte ne se cache pas de dévoiler la réalité des conditions de vie de l'homme moderne de ce siècle. C'est la vraie raison pour laquelle les critiques de l'époque ne le considèrent pas à sa juste valeur comme on le fait aujourd'hui, mais plutôt comme le mécène de l'impressionnisme.

D'ailleurs, pour illustrer la volonté de Caillebotte on pourrait citer P-J Proudhon qui dit un jour : "L'art ne s'est occupée jusqu'à présent que des dieux, des héros et des saints; il est temps qu'il s'occupe des simples mortels..."

 

.Avis personnel : Cette œuvre nous a attiré non pas pour son esthétisme, qui n'en est pas moins présent pour autant, mais pour sa portée, pour le problème qu'elle dénonce. C'est ainsi que Gustave Caillebotte se distingue, selon nous, des autres peintres impressionnistes. C'est probablement de cette façon qu'il s'en éloigne aussi, mais il n'empêche qu'il est capable de faire passer des messages importants par ses peintures et cela en maitrisant grandement sa technique. Ce tableau nous " impressionne " par ailleurs par le réalisme dont il fait preuve, car, la première fois qu'il nous est apparu, ce n'est pas face à une œuvre picturale que nous pensions être mais devant une photo. [ On apprécie donc beaucoup œuvre et puis de toute façon c'est la seule qui restait... vu que Kim et Maxime pour ne pas citer de noms nous ont piqué notre premier choix. ]

 



 Loriane et Laura..