jeudi 2 octobre 2008

Académisme - Jean Léon Gérôme

Jean Léon Gérôme
« Golgotha Consummatum est »

Présentation de l’œuvre :
« Golgotha Consummatum est», en latin veut dire « Golgotha, tout est accompli », il a été réalisé en 1867 par Jean-Léon Gérôme. C’est une huile sur toile de 63.5 cm de hauteur par 98 cm de largeur. Il est actuellement exposé au musée d’Orsay à Paris. Cette œuvre est une peinture académique, puisqu’elle représente une scène religieuse, cet art était en plein expansion cette année-là.

Jean-Léon Gérôme (1824-1904)


Il se fit connaître au Salon officiel par le tableau « combat de coq », qui illustre son soucis du détail. Il eu ainsi une récompense, et décide donc de continuer sur le thème de la mythologie, même s'il aime aussi peindre des scènes historiques. En 1864, il obtient sa récompense suprême, il devient professeur à l’école des beaux arts.





Description de l’œuvre :

A première vue, on voit une colline aride avec des rochers blanchis, un ruisseau et quelques oliviers tout d’abord, puis, toute une forêt ensuite. A l’arrière plan, une vaste ville s'étend avec un mur d’enceinte. On remarque ensuite un petit groupe de personnes, avec des chevaux, et un grand drapeau qui sont en train de quitter la colline; les personnages sont tous habillés de la même façon : tunique blanche avec une ceinture au niveau de la taille et un chapeau, quelques un portent une cape noire. Enfin, on distingue trois ombres sur le côté droit, et le ciel très sombre en haut à droite.
Lorsqu’on s’attarde un peu plus sur les ombres on remarque que ce sont trois croix, avec une personne sur chacune d’elles. Bien entendu, on en déduit immédiatement que c’est la scène de crucifixion du Christ, ce qui est confirmé par le titre de l’œuvre : Golgotha, qui est le lieu de crucifixion du Christ. On en déduit alors que la ville à l’arrière plan est Jérusalem.





Composition :
Il y a trois plans importants :
Le plan où l’on trouve les trois croix. (en rose)
Le plan où l’on trouve le groupe de personnes en train de partir. (en jaune)

Le plan où l’on trouve la ville de Jérusalem et l’ombre noire. (bleu)




Les lignes structurales :

Les lignes délimitent les différents plan, mais on remarque aussi que les trois croix sont tournées dans la même direction et se rejoignent en un point, en effet elles sont faces au groupe de personnes.

Le tableau est net, en effet les contours des ombres des croix sont très détaillés car on peut voir la corde qui pend, et distinguer les pieds. On peut aussi voir les fissures sur les rochers. Cependant, les traits de la masse noire sont assez flous, mais c’est l’impression que Jean-Léon Gérôme a voulu donner.

La lumière provient du soleil, qui se trouve derrière les croix. On retrouve des ombres sur la colline dues aux nuances du ciel. La ville de Jérusalem est entièrement éclairée.
Les couleurs dominantes sont le beige, pour les pierres et les bâtiments de la ville. Et en quantité égalable de vert, dû à la forêt de la colline.



Interprétation :
Jean-Léon Gérôme a voulu nous représenter ce qui s’est passé les heures qui ont suivi la crucifixion du christ : «il y eut des ténèbres sur toute la terre » (Luc.23, 49), il a représenté les ténèbres par la masse noire en haut à gauche, mais elle se dissipe quelque peu, car on peut maintenant apercevoir la lune. C’est la fin, le christ est mort, le petit groupe de personne s’en va. Cependant, dans l'oeuvre, il n’est pas totalement absent puisqu’on voit encore son ombre, l’auteur a voulu changer les habitudes de reproduction du christ sur la croix. En effet, il était toujours représenté glorieux, en train de sourire, mort sur sa croix, mais ici le tableau représente la scène en ombre : Jésus semble alors plutôt être mort comme un homme et non comme un dieu. Ainsi, peut-on croire que Jean-Léon Gérôme ait voulu dire qu’il était un homme comme un autre ? Ou a-t-il juste voulu créer une curiosité, une toile devant laquelle on s'arrête parce qu'elle interpelle ? Jean-Léon Gérôme nous laisse libre court à notre imagination.

2 commentaires:

J-Christophe Diedrich a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
J-Christophe Diedrich a dit…

Je suis assez d'accord sur la plupart de tes interprétations : c'est une représentation originale du Christ en croix.....
Mais plutôt que de dire que le Christ est un homme, je dirais plutôt que son ombre marque sa présence sans qu'il soit véritablement représenté....L'auteur nous a peint, un tableau très religieux.....après sa crucifixion....la présence divine est alors partout alors que le Christ est mort...(ce qui résume bien ce qu'est la croyance en Dieu). bref...Une sorte de résurrection avant l'heure......Le ciel qui s'assombrit tend également à prouver qu'il s'agissait bien du fils de Dieu.....